Karst Architecture

VENTURI


rénovation d’un moulin double

isolation thermique et habillage en ganivelle de châtaignier

lieu: Divatte-sur-Loire / 44
type: rénovation intégrale pour création habitation
MOE: KARST architecture
MOA: privée
mission: mission complète
surface: 90 m2 SHAB (phase 1)
calendrier: livré en février 2021 (phase 1)

Le projet propose une solution expérimentale pour un enjeu inhabituel : rénover une bâtisse ancienne, dont le volume imposant surmonte une colline au-dessus de la Loire. Il s’agit d’un double moulin à vent : une tour en pierre du XVIIIe à valeur de patrimoine local, doublée d’une tour de construction récente, en blocs de ciment, aux volumes typiques de l’après-guerre. Les deux sont reliées par une partie d’atelier plus basse, distribuée en plusieurs espaces, niveaux et hauteurs. La transformation en logement ne concerne que la tour récente, sans valeur patrimoniale. Le reste des volumes sera rénové en plusieurs phases pour agrandir le logement et créer plusieurs ateliers et une salle d’exposition.

Vu sa fonction initiale, la bâtisse est édifiée sur l’affleurement rocheux du sommet d’une colline surplombant la vallée de la Loire, dans le hameau du Bois Méchine, en bordure de zone naturelle. Cette situation particulière appelle une série de choix architecturaux adaptés. D’abord, le volume sera isolé par l’extérieur, avec une laine constituée d’un mélange de fibres de chanvre, lin et coton.

Le volume existant a été construit pendant les années 60 pour accueillir la mécanisation moderne du moulin. Il a pris la forme simple d’une construction purement fonctionnelle, pourvue cependant d’ouvertures généreuses. L’enjeu était de trouver une solution de revêtement économique, qui ne cherche pas à prolonger la géométrie stricte de l’existant, mais à l’insérer dans le grand paysage qui s’ouvre à partir de ce sommet de colline. Le détournement d’un produit de clôture, la ganivelle, répondait aux deux critères.

Protégé par un écran résistant aux rayons ultraviolets, l’enveloppe thermique a été ainsi habillée avec un bardage bois inhabituel. Issu de l’exploitation de forêts familiales et débardé au cheval au sud de Rennes, à la ferme biologique de Cahan à Amanlis, le châtaigner est travaillé sur les machines rustiques des ateliers de la ferme. Cette fabrication semi-industrielle, comme la robustesse des assemblages par fils d’acier galvanisé permettant une fixation aisée et résistante, laissait deviner son usage possible ailleurs que dans son champ habituel de mise en œuvre.

Naturellement résistant à un prix abordable, le châtaignier ne subit aucun traitement et assure une durabilité exemplaire. L’approvisionnement de proximité est disponible en abondance. Son aspect brut et irrégulier, disposé selon des trames aux limites claires, permet de définir une esthétique en cohérence avec la situation du bâtiment dans un hameau, dont il devient le repère visuel, au bord d’un vaste espace naturel. Les variations aléatoires des échalas, distribuées selon des trames verticales continues, introduisent un jeu plus libre dans le dessin austère du volume tout en conservant sa verticalité. Le caractère massif de l’édifice en parpaing se trouve atténué. L’effet de légèreté et transparence l’inscrit dans le prolongement du paysage de lande et de bois qu’il surplombe.

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