DOPPELGÄNGER
extension maison individuelle
extension bois naturel dans les marais salants
lieu: Saint-Molf / 44
type: réhabilitation + extension
MOE: KARST architecture mandataire
MOA: privée
surface: 80 m2 SHON
calendrier: livré 2017
prix:
Premier Prix Régional de la Construction Bois 2017
Sélection palmarès Journées d’Architectures à Vivre 2017
Sélection palmarès Habiter Bois 2017
Sélection palmarès Prix Archinovo 2019
publications:
Architectures à vivre magazine, no 96 juillet / août 2017 p. 126
La maison écologique, hors-série no 9 / printemps 2018 couverture & p. 44-45
Prix National de la Construction Bois 2017, Tome 6, p. 94
Le projet répond à la demande de transformation d’une petite maison de vacances, près de la côte bretonne, en lieu de séjour agréable, support du travail littéraire de son propriétaire.
La maison existante est atypique, construite à la fin des années ‘70 à la place d’un appentis, lui-même conservant un mur ancien en pisé avec sa cheminée. Inhabituellement étroite, malgré son gabarit transversal traditionnel, elle est l’expression de la mise en place des premières réglementations locales d’urbanisme. Situé dans un hameau ancien, à proximité des marais salants, la première ambition du projet a été de répondre à la demande en créant un plan de travail généreux, lumineux, ouvrant sur le paysage remarquable du site.
Le choix a été fait de réorganiser la circulation afin de retrouver dans l’ancien des vraies pièces de vie : salon en bas et deux chambres à l’étage. Un mur en pisé, dernier vestige de l’habitation originelle, a été préservé, alors que deux ouvertures vers l’extension encadrent sa cheminée, devenue l’élément spatial central. Toutes les ouvertures entre l’existant et l’extension sont encadrées par des poutres en chênes sauvées du chantier de démolition d’une ferme voisine. Ce bois massif et vieilli marque symboliquement le passage entre l’ancien et le nouveau, laisse apparaître la matérialité des strates générationnelles.
Le nouveau cheminement mis en place par le projet se traduit spatialement, dans le déploiement du volume de l’extension. Au rez-de-chaussée sont regroupés la salle de bain et les toilettes, la cuisine que sépare un bar en bois massif de la salle à manger ouverte sur toute la hauteur intérieure. Menant au bureau de la mezzanine, l’escalier s’élargit en montant vers la vue et la lumière, pour se transformer à l’étage, par un retour à l’horizontale, en garde-corps étagère. Dans la partie ancienne, deux chambres, séparées du reste de la maison par souci d’intimité, sont distribuées de la mezzanine.
L’usage est lisible intérieurement comme extérieurement dans le dessin de l’extension. Contournant la contrainte d’orientation du site, il s’ouvre verticalement pour accueillir généreusement l’éclairage et la chaleur solaire.
Le dispositif de circulation hélicoïdale articule naturellement le déploiement volumique dont l’enveloppe est suivie et mise en évidence par le bardage bois et la disposition des ouvertures. La volonté dans le dessin du volume a été de réinterpréter le gabarit traditionnel dans lequel il s’inscrit par une écriture contemporaine plus libre.
Engagé avec une forte contrainte budgétaire, ce chantier a cherché néanmoins à être exemplaire à plus d’un titre. Son organisation sort des schémas habituels par la succession d’intervention des professionnels, d’une association de réinsertion ainsi que d’une prise en charge partielle en autoconstruction. Un souci particulier a été apporté aux matériaux utilisés, presque tous naturels (bois naturels, ardoise, chaux, réemploi des pierres de démolition) et biosourcés (isolation intégralement en laine de bois, bardage et ossature en Douglas naturel non traités). Le résultat est une maison confortable, lumineuse, ouvrant la vue sur les marais salants, où l’usage quotidien s’installe aisément dans un espace suffisant et cohérent.